Note : pour le contexte général, voir cet article.
GTF a mis en place il y a peu un mécanisme de reconnaissance des compétences. Ce mécanisme définit, selon les types de profils de salariés, des listes de compétences et quatre niveaux de maîtrise pour chaque compétence : base, opérationnel, avancé, référent. Lors de l'entretien annuel, le salarié et son responsable échangent sur les compétences du salarié, et leur positionnement dans l'échelle des niveaux, le but étant bien sûr de tomber d'accord sur un niveau pour chaque compétence.
L'un des buts de ce mécanisme est d'offrir une échelle de progression aux cadres préférant faire une carrière dans la technique plutôt que dans l'encadrement. Ce mécanisme arrive bien tard dans l'entreprise, mais a apporté une peu d'espoir aux ingénieurs passionnés par la technique, et qui préfèrent faire plutôt que faire faire, en particulier les experts techniques.
Mais ces derniers viennent de s'apercevoir que le mécanisme en question était dévoyé : au moins deux règles officieuses ont été découvertes. La première stipule qu'il n'est pas possible de changer de niveau pour plusieurs compétences dans la même année. Or un expert a forcément atteint le niveau référent dans les compétences concernant son expertise. Mais cette règle officieuse fait que seule une de ses compétences sera reconnue.
La seconde règle officieuse limite le nombre de salariés pouvant atteindre les niveaux avancé et référent, dans chaque entité du groupe. A nouveau, l'impact sur les experts est évident : une entité qui possède déjà un nombre d'experts supérieur à la limite ne pourra pas reconnaître aux niveaux avancé ou référent un expert nouvellement nommé. Mais l'impact va bien au-delà des experts. Ainsi, une entité qui a beaucoup de salariés avec un haut niveau de compétence se voit défavorisée dans la reconnaissance de ces salariés. Conséquence potentielle : un départ de ces salariés (ce qui commence à se produire).
Pourquoi ce fonctionnement incohérent ? Certainement pour un problème d'enveloppe budgétaire : le mécanisme de reconnaissance des compétences prévoit une augmentation lors d'un changement de niveau.